(BFM Bourse) - Le fabricant d'interphones et de contrôles d'accès a annoncé mercredi 9 juillet avoir passé un accord en vue de son acquisition par le locataire du CAC 40. Legrand va proposer 29 euros par action, un prix qui extériorise une faible prime par rapport au dernier cours coté.
Le fabricant d'interphones et de contrôles d'accès Cogelec est en bonne voie pour prendre la porte de la Bourse de Paris. Mercredi 9 juillet, la société basée à Mortagne-sur-Sèvre a annoncé avoir passé un accord en vue de son acquisition par Legrand France, filiale tricolore du spécialiste des équipements électriques Legrand.
Créé en 2000, Cogelec est depuis 2003 le leader français du marché du contrôle d'accès Vigik. Le groupe commercialise depuis 2007 sa solution Intratone d’interphonie sans fil. Ses produits sont vendus dans 12 pays.
Dans le détail, Legrand France va acquérir une participation majoritaire dans Cogelec, représentant 60,09% du capital et 78,39% des droits de vote du spécialiste français des contrôles d'accès. Le prix retenu pour cette acquisition est de 29 euros par action (coupon détaché), ce qui valorise Cogelec à environ 254 millions d’euros sur une base entièrement diluée.
Le prix proposé par Legrand extériorise donc une prime de 9,4% par rapport au dernier cours coté de 26,50 euros.
Selon le calendrier indicatif fourni par Cogelec, l’acquisition de ce bloc d’actions est prévue pour le quatrième trimestre, sous réserve des autorisations réglementaires usuelles. Une fois le champ libre, Legrand initiera ensuite une offre publique d'achat (OPA) sur le solde du capital en circulation à la Bourse de Paris, au même prix de 29 euros (coupon détaché).
Si à l'issue de cette OPA Legrand parvient à détenir plus de 90% du capital (et des droits de vote) de Cogelec, un retrait de la cote de l'entreprise sera ensuite opéré. En attendant, le lancement de cette opération, l'action Cogelec grimpe de 7,6% à 28,50 euros ce jeudi 10 juillet pour se rapprocher du prix proposé par Legrand, de 29 euros.
Une offre un peu faible?
Comment expliquer que Legrand ne propose qu'un prix de 29 euros par action pour racheter Cogelec avec une prime faciale aussi faible. Le spécialiste français des interphones et de contrôles d'accès a été auteur d'un parcours boursier remarquable sur un an glissant, rappelle TP ICAP Midcap dans une note publiée ce jeudi matin avant l'ouverture.
Le titre Cogelec a vu sa valeur être multipliée par près de trois sur un an, ce qui traduisait une "certaine effervescence spéculative autour du dossier", ajoute son analyste Florian Cariou. Cette intuition du marché se voit donc aujourd’hui confirmée, avec le projet de Legrand de racheter Cogelec, poursuit l'intermédiaire financier.
"De notre côté, le prix proposé représenterait une prime de contrôle de 30% par rapport à notre dernier objectif de cours (de 22,2 euros, NDLR)", abonde le spécialiste.
"S’il nous semble donc relativement cohérent avec le stade de développement actuel du groupe, il reste tout de même en deçà de ce que Cogelec aurait pu prétendre dans 12 à 24 mois au regard de la qualité de son modèle, de la forte récurrence de ses revenus et sa capacité structurelle à générer du cash", note aussi l'analyste.
Dans ce contexte, TP ICAP Midcap n'exclut pas que des minoritaires se rebiffent et rejettent la proposition de Legrand de céder leurs actions au prix de 29 euros. Un scénario qui pourrait, selon Florian Cariou, éventuellement ouvrir la porte à une hypothétique révision du prix.
"Quoi qu’il advienne, l’histoire boursière de Cogelec restera une véritable success story !", remarque Florian Cariou. Rappelons que Cogelec est arrivé à la Bourse de Paris en juin 2018 à un cours de 11,75 euros, pour financer le développement de sa conquête sur le marché de l'interphonie sans fil dans les logements collectifs et la commercialisation de Kibolt, sa clé universelle sur le marché du contrôle d’accès résidentiel.
C'est justement ce savoir-faire qui a tapé dans l’œil de Legrand, connu pour ses solutions pour l'habitat résidentiel, dont les plus connus sont les prises et autres interrupteurs. Le pensionnaire du CAC 40 est toujours à l'affût d'acquisitions pour compléter ses activités.
Depuis le début de l'année 2025, le groupe limougeaud poursuit activement sa stratégie d'acquisitions ciblées. Cinq sociétés sont tombées dans son escarcelle, dont les dernières sont Imperio Project est un spécialiste suisse des "busbars" (systèmes d’alimentation électrique par jeux de barres métalliques) et le portugais Quitérios, présent dans les coffrets modulaires de distribution des réseaux électriques et digitaux.
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